Les infimes racines du conflit

Lorsque le conflit est traité en médiation, il se présente sous une forme structurée : reproches, plaintes et réclamations à partir d’un ou plusieurs faits, largement relatés lors de la médiation.
Mais le conflit est semblable à de nombreuses plantes. Les jardiniers amateurs font l’expérience d’arracher de « mauvaises herbes » en prenant soin d’ôter les racines afin de les détruire. Pourtant la plupart de ces herbes envahissantes repoussent, agaçantes et têtues… La raison en est simple : de minuscules racines sont restées enfouies dans le sol.Lentement mais sûrement, elles vont faire repartir une nouvelle pousse dès que saison et météo s’y prêtent. Un peu de pluie et de soleil, et voilà le travail du jardinier réduit à néant !
Il en est de même des conflits humains : si le médiateur ne prend pas soin d’aller un peu plus loin que le moment présent, s’il passe trop vite sur les « petits incidents », s’il se focalise uniquement sur ce qui lui semble important, l’apaisement risque d’être superficiel et rapidement submergé par un retour de flammes agressives. Les minuscules racines de nos conflits sont les multiples malentendus, blessures, frustrations, énervements, devenant chaque jour de plus grosses racines, finissant par exploser en un bouquet toxique.
Un avantage de la comédiation : pendant que l’un fait faire récit aux médiés des faits et des reproches, en accueillant leurs émotions, l’autre prend soin qu’une petite racine ne soit pas oubliée…

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